Une cabane confortable

Charmna déboucha sur une petite clairière. Elle savait qu’une centaine de mètres plus loin elle arriverait dans la cité où elle était souveraine. Elle n’était pas particulièrement pressée, aussi, se posa-t-elle un instant dans l’herbe. Couchée sur le sol, elle admira le ciel quelque peu nuageux. Lorsqu’elle tourna la tête, elle aperçu quelques champignons au pied d’un grand chêne. Elle se redressa et alla les cueillir, elle avait un peu faim et elle savait son garde manger vide n’étant pas revenu en ces lieux depuis plusieurs semaines.

Finalement, elle reprit sa route. Deux arbres au feuillage d’un vert intense formaient par leur branche, une sorte de tunnel sur quelques mètres. La Sylva sut qu’elle était arrivée. Et bien qu’elle ne les voyait pas, elle savait que quatre archers étaient postés autour d’elle. Elle passa sous la voûte verdoyante et leva la tête. Aux milieux des branchages, elle pouvait maintenant distinguer une multitude de cabanes, de ponts de singe et de passerelle à tous les niveaux. Elle sourit, appréciant la beauté de ce désordre.

Un elfe s’approcha d’elle. Il était en armure de cuir et la salua d’un bref mouvement de tête :
- Bienvenue dans votre cité Fondatrice.

Charmna lui sourit et ne pu s’empêcher de s’émerveiller devant la beauté de ses traits. Les elfes étaient des créatures magnifiques. Leur visage était fin et anguleux, leurs yeux étaient profonds et surmontés de fin sourcils inclinés vers l’avant. Leur corps élancé et musclé n’était que perfection. Sans dire mot, elle se dirigea tout droit, jusqu’au fond du village. Elle s’arrêta au pied d’un magnifique hêtre. Elle se métamorphosa instantanément en écureuil et entreprit l’ascension de l’arbre. Une douzaine de mètres plus haut, elle atteint une petite plateforme et reprit forme humaine. Une énorme masse lui tomba alors dessus manquant de la faire trébucher dans le vide. Reconnaissant son « agresseur », la jeune femme éclata de rire.

* J’ai bien gardé ta cachette * dit Edelvan. * Merci grand félin, mais tu n’étais pas obliger de me piétiner * répliqua aussitôt Charmna.

Le puissant tigre libéra son amie et s’étira de tout son long. La Sylva le contourna et se retrouva face à un rideau de cuir pendant devant l’entrée de son logis. C’était une petite cabine d’environ huit mètres carré, basse de plafond. Deux pans de murs de bois formaient de grandes étagères remplies de livres et de parchemins. A l’opposé, un tapis de mousse séchée et de feuille morte recouverts de fourrures et de cuir formait ce qui servait de lit à Charmna. Et sur le côté : un petit meuble grossièrement construit à partir de bambou. La Fondatrice soupira d’aise et se dirigea vers le petit meuble pour y déposer ses champignons. Elle attrapa la grosse carapace de tortue vide qui pendait au dessus de sa tête et la remplie de brindille afin de faire un petit feu. Ajoutant herbes aromatiques et baies parfumées, la Sylva se prépara son déjeuner.

Après avoir mangé, elle s’était ensuite installée confortablement dans son lit et se confectionnait de nouveaux vêtements à l’aide d’une aiguille en os, de lanières de cuir et de peaux. Edelvan couché à ses pieds, l’observait avec curiosité.