[FINI] Une petite heure de mélancolie

Laerin s'appuya contre le mur, puis leva la tête. Elle constata alors que d'immenses lustres sortis tout droit d'un château de cristal ornaient le plafond de cette longue et large pièce, plutôt fraîche. Quelques courant d'air lui firent resserer les bras et voleter ses cheveux avant qu'elle ne reparte. Ses pas resonnaient dans dans la grande salle ou elle croisa deux ou trois personnes, tout aussi silencieuses qu'elle. Ses mocassins à la semelle feutrée étaient sensés ne faire aucun bruit, mais le carrelage semblait vouloir répéter tout ce que disaient les souliers des passants, qu'ils murmurent ou qu'ils crient.

L'ange n'était pas du genre à aimer ce genre de lieu, mais sa curiosité la poussait souvent à aller dans des endroits qu'elle ne connaissait pas, quelqu'étaient leurs aspects. Si elle avait été seule, elle se serait bien entendue amusée à jouer avec son écho, mais une boule dans la gorge, sûrement due au certain sinistre de la pièce l'en empêchait. Et sans savoir ou elle allait, elle continua de marcher, longeant le mur, observant les autres personnes présentes, et en particulier ceux qui s'entraînaient.

Elle prit alors cette fois appui sur une colonne qui soutenait des sortes de balcons sortants des étages superieurs. Laerin, intriguée chercha du regard l'escalier qui devait y mener, mais -s'il y en avait un- il n'était pas dans son champ de vision. Elle resta stoïque pendant quelques secondes, lorsqu'une douleur s'empara de son échine et de tout le reste de son dos. Dissimulées derrière elle, avec adresse, maintenant que l'ange avait prit l'habitude, ses ailes lui faisait mal. Laerin soupira interieurement et se balança rapidement en avant, pour se décoller du pillier. Elle mis ses mains dans son dos, tenta de ranger à peu près correctement ses encombrantes ailes en se tordant dans tout les sens. Lorsqu'elle compris que cela risquerait de ne pas être très discret, elle se dirigea, le plus silencieusement possible vers une grande voûte, qui n'était autre que la porte pour aller dans la salle d'à côté.
Voyant qu'elle était vide, elle s'empressa de rentrer à l'interieur et de déployer ses ailes. Dans un froissement sourd, elles s'étendirent derrière Laerin, qui se frotta les omoplates, si désagréablement compréssés une minute plus tôt. Elle replia alors ses ailes, plus proprement cette fois-ci, se tortillant de droite à gauche, puis sorti après avoir ramassé les quelques plumes qui s'étaient envolées. La jeune fille soupira une nouvelle fois, mais fort cette fois-ci, pensant que ceux qui croyaient qu'être un ange ne présentait que des avantages avaient vraiment tord. Elle poursuivi sa visite improvisée dans toutes les pièces, qui se remplissaient peu a peu, cherchant toujours l'escalier qui montait à l'étage, mais en vain.
Elle finit finalement par s'arrêter à l'entrée de la quatrième salle ou une personne seule semblait pensive. Laerin fronça les surcils, tentant de savoir si c'était une femme ou un homme, mais la silhouette était vraiment tout au fond, il était donc difficile d'en distinguer les formes. Elle s'approcha alors, faisant encore preuve de curiosité, et ESSAYANT de faire preuve de discretion, mais le carrelage fut plus que jamais le traître qu'elle redoutait. Ses pas resonnèrent alors dans la pièce entière, paralysant la pauvre Aer. La personne se retourna alors, surprise.

Cela ne faisait pas longtemps que Maeve était arrivée. Et encore moins longtemps qu'elle avait découvert cette endroit. En fait, elle venait tout juste de le découvrir. Il y avait du bruit à l'intérieur des salles, il y avait des personnes, elles s'entrainaient dans chacune des salles. On entendait parfois un cri, quelqu'un qui venait de se faire mal sans doute.
Cela n'intéressait pas Maeve. Elle n'avait rien à faire d'un endroit encombré de monde où elle ne pourrait se retrouver seule, à l'écart.
Il y eu un mouvement à sa gauche, trois personnes sortaient d'une salle, éssoufflé. Ils venaient de s'entrainer dur, ils avaient donné tout ce qu'ils avaient dans leur entraînement. On le voyait sur le visage, la satisfaction d'avoir bien travailler se lisait et ils avaient l'air joyeux. Il parlait d'aller se reposer, de boire quelque chose et de recommencer plus tard... Tant mieux. La salle qu'ils venaient de quitter était vide à présent. Une salle immense qu'elle pourrait occuper, seule. Et, avec un peu de chance, les bruits des autres n'arriveraient pas jusqu'à elle.
Elle s'avança dans la salle et s'arrêta vers le milieu de celle-ci. Elle était restée dos à la porte et elle s'assit là, jambes croisées. Elle ferma les yeux, et se concentra sur ses pensées, seule chose importante, ce qu'elle pensait elle. Peu importait le coup sourd qui venait de retentir dans la pièce à côté, comme si quelqu'un s'était cogné au mur. Peu importait le temps qu'elle passait là et le nombre de personnes qu'elle dérangeait. Parce que ça oui, elle en dérangeait. Voilà une heure qu'elle était là, et elle avait bien entendu ces gens qui arrivaient devant la pièce, qui la voyait et s'en allait aussi tôt, trouvant qu'elle prenait trop de place, bien que sa fine silhouette ne prenne guère d'espace. Il émanait cependant quelque chose d'elle qui imposait une certaine distance, et si cette distance n'était pas respectée, un seul de ses regards suffirait à faire reculer qui que ce soit.
Il devait s'être passé quelques minutes depuis que des gens étaient passé lorsqu'elle entendit un bruit, plus proche que les autres. Un bruit de pas. Quelqu'un approchait, quelqu'un allait oser approcher du lieu où elle se tenait seule, tranquille, tout ce qui lui fallait en somme, ou presque. Elle se releva d'un bond et se tourna vers le nouveau venu. Ou plutôt, la nouvelle venue. Ses ailes à elle, bien visible, aurait souhaiter se mettre à battre, mais dans un effort de volonté, elle les retint. Elle fixait la nouvelle arrivante comme elle aurait fixé n'importe qui... Froidement.
Elle leva la tête, un peu plus haut, fière.

- Besoin de quelque chose ? dit-elle d'une voix forte.

Elle n'avait pas envie de parler, mais quelque part, elle était curieuse. Qui donc était cette fille qui avait osé approché alors que tous les autres avaient passé leur chemin. Elle était intriguée mais n'en restait pas moins distante. D'ailleurs, la distance qui les séparaient l'une de l'autre restait considérable et elle n'avait pas l'intention d'y changer quelque chose.

Laerin se sentie honteuse d'avoir commit cette erreur... Et cela paraissait d'autant plus ridicule qu'elle avait des ailes, et que si elle acceptait ce fait comme tout le monde, et qu'elle avait un minimum de jujotte en plus, elle les auraient utilisées. Ainsi, ses pas inexistants, n'auraient pas résonnés. Mais il en fut autrement. Il en fut que cette personne qu'avec indiscrétion elle s'était mise a épier la repéra, et ne fut pas vraiment ravie de cette action malhonnête. Cela se sentie dans sa voix. Laerin confuse, mit un temps a répondre, persuadée d'avoir mal compris la question. Persuadée d'avoir véxée au plus au point l'inconnue. Persuadée que les secondes qui s'écoulaient étaient de longues minutes interminables. Finalement, elle begaya comme elle avait l'habitude lorsqu'elle était intimidée:

-Non, excusez-moi, je... je cherchais une salle... non-occu... vide!

L'Aer se serait confondue en excuses, aurait fondue en larmes puis serait partie en courant si le regard de la jeune femme ne l'en avait pas empêché. Ce regard froid la mettait tellement mal à l'aise qu'elle restait stoïque, attendant une réponse de son interlocutrice. Oui. Quelle qu'elle soit, une réponse, par pitiée ! L'ange se sentit rougir. Le travail laborieux qu'elle avait accomplit quelques minutes plus tôt commençait à s'affesser. Ses ailes se relâchaient et commençait à lui gratter horriblement. Et il en fut bientôt de tous ses membres. C'est justement quand il ne faut pas que notre corps développe son imagination et vous donne l'impression que des milliers de petites fourmis vous envahissent. Et pour finir, comme si cela n'étai pas déjà asser, les omoplates de Laerin ne purent tenir plus longtemps, ses ailes se déployèrent alors n'importe comment, provoquant un bruit sourd, fesant voleter quelques plumes derrière elle.

-Excusez-moi soupira-t-elle timidement, la honte étouffant ses mots.

Maeve regarda la nouvelle venue longtemps. Un sourire légèrement moquer, impossible à repérer. Cette fille s'excusait encore, pour des raisons stupides, elle n'avait pas besoin de s'excuser. Quelle idée ! Elle n'avait rien fait de mal que d'être là, n'avait-elle donc aucune fierté d'être elle ? Sans doute pas assez que pour ne pas s'excuser lorsqu'elle ne faisait rien. Certains trouvent ça mignon, mais ce n'est rien d'autre que pitoyable,... Oui, pitoyable était le mot qui venait à l'esprit de Maeve. Cette fille s'excusait même pour son corps qui semblait s'être emballé tout seul pour laisser ses ailes sortir à l'air libre. Aussi, pourquoi les cacher ? Certes, les siennes étaient peut-être un peu encombrante, et perdre des plumes n'étaient peut-être pas la meilleure des choses,... Par contre, elle ne comprenait pas pourquoi elle était rentrée en marchant, si elle avait voulu passer inaperçue, c'était raté pour le coup.
Maeve s'avança légèrement vers elle, réduisant un peu la distance entre elles.

- Arrête de t'excuser pour rien, ça m'agace. finit-elle par répondre de cette voix glaciale.

Elle n'avait fait que dire le fond de ses pensées, et peu importait si cela dérangeait son interlocutrice. Elle s'en contre-fichait même. Elle était intimidée ? Et alors ? Ce n'était pas son problème. Elle lui faisait peur ? Elle ne serait pas la première. Ni la dernière. Ce n'était toute fois pas comme si Maeve essayait de faire le vide autour d'elle, c'était presque involontaire. C'était normal et dans sa nature. Elle préférait être seule, sans pour autant ne vouloir connaître personne. Il lui fallait juste des personnes qui ne lui collerait pas aux basques vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Enfin, du moins, c'est ce qu'elle pensait, peut-être que justement, ce genre de personne dont elle devrait s'occuper tout le temps était plus propice à s'entendre avec elle.
Elle s'avança encore d'un pas et prit une voix un rien plus douce.

- Comment t'appelles-tu ?

Laerin fut soudainement refroidie. Un peu plus et elle se serait transformée en une statue de glace. Quel ton désagréable! Etais-ce possible d'être plus antipathique ? se demanda-t-elle. Pourtant, cette jeune inconnue à la voix de vent d'hiver n'avait pas tout-à-fait tord. Etais-ce la naïvité de Laerin qui la poussait à s'excuser de manière abusive, ou la timidité ? Quoi qu'il en était, cela n'avait pas plut à Maeve, et il était vrai qu'un caractère comme le sien ne devais pas apprécier les petites Aers comme celle qu'elle venait de rencontrer. D'ailleurs, c'est vrai, c'est agacant, parfois les gens s'excusent pour que l'on ai pitié d'eux. Et en effet, ils sont pathétiques, mais pas comme ils l'auraient voulus. Toutes ses idées philosophiques se bousculaient dans la tête de l'ange, qui avait peur d'être prise pour une hypocrite. Mais le fait de penser être elle-même la coupable dans l'affaire, ne voulait-il pas dire qu'elle admirait Maeve ? Ne devenait-elle pas son propre ennemi car elle ressentait finalement cette admiration envers l'inconnue ? Une attitude certes un peu puérile, mais humaine... Laerin émergea de ses pensées, se rendant compte que pendant qu'elle flottait au beau milieux de celles-ci, elle n'avait pas bougé d'un poil en vérité. Ceci-dit, ça n'était pas plus mal, elle aurait pu se mettre a se parler toute seule. Finalement, elle leva les yeux vers Maeve, qui venait de lui poser une question, le vent d'hiver s'étant légèrement réchauffé. Elle lui demandait son nom... Laerin eut soudain de mal à croire que cela l'intéressait. Mais elle était bien forcée de répondre.

*Cette fois-ci, tu ne bégaye pas ma p'tite... Pour la ridiculité, tu as déjà donné*

-Je m'appelle Laerin... Elle hésita à donner son nom de famille, mais une petite voix au fond d'elle lui rappela à l'ordre. Elle éspèra que ce vieux réflèxe ne la ferai pas demander "et toi", parceque peut être que ça embarasserai son interlocutrice... Elle ouvrit plusieurs fois la bouche, puis réussi à resister. C'est bon, pas de "et toi". Laerin se mit d'abord à se demander, fière de sa fainte asser pitoyable "alors, voyons comment elle va réagir", puis finit par culpabiliser. Oui, pitoyable, pitoyable Laerin. Décidemment, tu es bien trop gentille...

*Pas de "et toi", pas de "et toi"* se repètait-elle sans arrêt...

Catastrophe. L'ange ouvrit la bouche, commença à actionner ses cordes vocales et... Gnik! Laerin sentit une très soudaine et innatendue douleur dans le bras. Namïya, sa petite souris, venait de la mordre férocement, afin de l'arrêter dans ses paroles. La jeune fille tourna brusquement la tête vers l'animal qui se faufilla dans la sacoche de sa maîtresse puis murmura un "ça fait mal Nami !", heureusement inaudible de la part de Maeve. Finalement, Laerin ne prononça pas ses deux petits mots, mais tout ce qui s'était passé entre temps avait du faire évoquer à Maeve la possibilité d'être face à une folle. Dix minutes pour répondre, des ouvertures et fermetures de bouche inexpliqués, des mots chuchotés à un être invisible... Laerin était douce et gentille mais pour ce qui était de la classe... Elle ne faisait concurence à personne, surtout pas à cette sylva.

Maeve observait le petit jeux de Laerin avec des haussements de sourcils. Que pouvait-il bien passé par la tête pour que cette fille ouvre et ferme la bouche à répétition. On aurait dit qu'elle s'empêchait de dire quelque chose... Elle trouvait ça un peu ridicule, mais elle n'en dirait rien. Elle pensait que la jeune fille était peut-être timide. C'était compréhensible. Oh, pas que Maeve ferait quoique ce soit pour l'aider, mais disons qu'elle ne l'enfoncerait pas plus qu'elle ne le faisait déjà elle-même. Elle n'était pas vile à ce point. Elle savait se contenir et jamais elle n'irait jusque là... Sauf si c'est pour une personne qui l'aurait blessée elle-même. Ce qui n'était pas le cas de cette pauvre fille.
Maeve finit par croiser les bras et à regarder son interlocutrice. Elle attendit un bon moment que celle-ci ait fini de faire le poisson et de chuchoter à elle ne savait qui. Enfin, ce moment arriva. Elle se tût, elle avait eu, plus tôt, une expression presque fière. Maeve se demandait pourquoi, bien qu'elle ne formulerait pas sa question à voix haute. Elle n'avait aucune raison de lui demander après tout. Comme elle voyait que Laerin en avait fini avec ses mouvements répétés, elle prit la parole, légèrement moqueuse bien que plus douce qu'avant. Ce qui ne voulait en aucun cas dire qu'elle était devenue gentille et chaleureuse. Sa voix était glacée mais ne comportait plus cette dureté qu'elle avait précédemment.

- Pas de "et toi ?" de politesse ?demanda-t-elle avant de laisser un court silence s'installer et de reprendre la parole. Tu fais bien, je préfère choisir moi même de dire comment je me nomme. Maeve. Voilà dorénavant comment tu pourras m'appeler...

Elle savait qu'elle devait avoir l'air hautaine. Comme si elle se présumait supérieur à cette fille. Ce qui était peut-être le cas. Elle n'en savait rien, elle ne la connaissait pas. Mais il existait sans doute des domaines dans lesquelles elle excellait beaucoup plus que Laerin. Et sans doute que celui de parler à une inconnue en faisait partie. Peut-être une sorte de classe, aussi. Même si Maeve n'aurait pas appelé ça comme ça. Plutôt de l'assurance. Maeve savait ce qu'elle faisait, elle savait qu'elle pouvait le faire, elle n'éprouvait aucune gêne, ce qui ne semblait pas être son cas. Ce genre de personne la fascinait quelque part. Comment pouvait-on être si peu sûr de soi ? Elle n'avait pas de réponse et elle ne la chercherait pas, pas aujourd'hui en tous cas. Elle se contenterait peut-être de parler avec Laerin et de découvrir où se situait son "problème". Aussi bizarre que cela pouvait paraître venant d'elle, elle était presque prête à l'aider. Presque. Et son aide ne serait pas dénuer d'intérêt pour elle-même. Elle n'était pas du genre sensible au premier coup d'œil.
A présent, elle était à une distance raisonnable de Laerin pour une discussion. Environ deux mètres. C'était ce qu'il fallait pour que Laerin pense qu'il n'y avait aucun problème tout en permettant à Maeve de garder une certaine distance.

- Dis-moi, que fais-tu par ici ?

Laerin sentit son coeur qui battait la chamade quelques secondes plus tôt, se calmer lentement. Elle arbora un air plus rassuré lorsqu'elle compris que Maeve tentait une approche habile, et profitable. Puis un sourire se dessina sur son visage aux lignes épurées, lorsque son petit stratagème de novice en apprentissage de classe porta ses fruits. Même si quoi qu'il en était, il ne suffirait pas, et ça Laerin en était consciente. Lorsque Maeve posa sa dernière question, Laerin eut peur que la réponse la rende plus ridicule encore.

-Disons que ... Je suis très curieuse ... finit-elle par dire avec peu d'assurance, sachant que si elle avait prétendu venir ici pour s'entraîner, elle n'aurait pas paru crédible d'un poil. Or il vallait mieux que Maeve se moque d'elle parcequ'elle était venue ici par simple curiosité, et sans but, plutôt qu'elle ne se moque d'elle à cause de son superbe don pour mentir.

Soudain, Laerin leva la tête un peu plus haut, par simple envie de... regarder les murs. Elle tomba alors sur une grande fenêtre sans carreaux, se qui expliquait la fraîcheur de la pièce, d'ou elle pouvait apercevoir les premières étoiles qui pointaient les bouts de leurs nez. Il devait en effet être six heures du soir, et le vent commençait de plus en plus a souffler, s'engouffrant dans les moindres petites ouvertures du château, les fenêtres devenants des sources de ventilations incontestablements éfficaces. C'était une heure que Laerin appréciait car en hiver, c'était le moment ou les constellations commençaient à apparaître, et elle était passionnée d'astronomie. Lorsque qu'elle quitta ses pensées errantes parmis les étoiles, elle demanda alors avec douceur et un certain ton espiègle:

-Et toi ?

La jeune demoiselle semblait se détendre, tant mieux, ça lui éviterait de se poser encore des questions sur ces gens bizarres. Elle se laissait même aller à quelques espiègleries... Enfin, si on pouvait appeler ça comme ça... En réalité, Maeve ne savait trop comment qualifier ça. C'était une sorte d'humour sans doute, ce "et toi". Très drôle, hilarant... Enfin, c'est de l'ironie et de toute façon, elle supposait que Laerin ne voulait pas vraiment faire rire, sinon, elle aurait elle même rigolé. Enfin, c'était le genre de choses que faisaient les gens dit normaux, du moins de ce qu'elle en savait.
En réponse à sa question, elle leva d'abord un sourcil et lança un regard à Laerin qui la regardait fixement en attente d'une réponse. Maeve prit son temps. D'abord, elle s'assit, elle fit ensuite un geste tranquille à Laerin pour lui proposer de s'asseoir également. Ensuite, elle appuya ses mains derrière elle, pose même de la décontraction et de la nonchalance... Mais tout ça n'était qu'une façade puisqu'en fait, elle se contentait de faire attendre Laerin. Petit jeux stupide et sans intérêt, mais elle aimait faire patienter les gens. Juste parce que certain avaient des réactions intéressantes. Enfin, elle se décida à répondre.

- Calme, solitude, espace... C'est tout ce que peut apporter cette salle. Et tout ce qui me convient... généralement.

Elle s'était presque sentie obligée de rajouter ce "généralement". Elle savait que sa phrase voulait dire, en gros, qu'elle aurait préféré que Laerin ne s'incruste pas dans la salle, qu'elle aurait préférée rester seule. Mais, comme elle ne souhaitait pas réellement que Laerin parte, elle s'était dit qu'un petit ajout ne ferait pas de mal.
En réalité, elle souhaitait parler avec elle, elle sentait qu'elle pouvait lui apprendre des choses. Quoi ? Elle ne savait pas exactement, sans doute des choses qu'elle ignorait sur le Chomor, elle devait être là depuis plus longtemps qu'elle. Peut-être même avait-elle rencontré des gens importants.
Mais, Maeve ne lui demanderait pas. Ce ne serait pas subtile. Et c'était justement la clé de la réussite de Maeve. Elle voulait agir avec subtilité et discrétion. Elle ne voulait pas que Laerin pense qu'elle voulait se servir d'elle. Même si elle n'avait pas tout à fait tort, elle n'était pas non plus tout à fait dans le bon. Disons que, pour Maeve, il était toujours intéressant de rencontrer des personnes qui savent des choses.
De toute façon, elle aurait tout le temps de la questionner après, pour l'instant, c'était une simple discussion, sans aucun but précis, si ce n'était peut-être un peu découvrir l'autre... Même si c'était un grand mot, Maeve n'en avait pas réellement envie.

Laerin capta rapidement la technique de Maeve. User de son répondant et de sa subtilité pour toujours la dépasser et contourner les tactiques d'attaques de l'ange. Il faut dire que sur ce point, la jeune sylva se montrait bien plus expérimentée qu'elle. Et Laerin avait toujours su que les représentants de se peuple de la forêt se montrait le plus souvent comme ça. Après avoir posé sa question, Laerin observa attentivement les actions de Maeve. Cette dernière, calme et patiente s'assis et l'invita à la rejoindre. Puis elle enchaîna très vite, comme si elle n'attendait finalement pas de réponse de la part de l'Aer. Elle mis les bras derrière elle. Puis rien ne se passa. Un vide plutôt long et surtout gênant s'installa. Enfin, gênant pour Laerin, pas pour sa nouvelle connaissance qui paraissait très détendue et même satisfaite d'un travail que Laerin avait du mal à cerner. Finalement, la jeune femme brisa le silence de sa voix froide, expliquant les raisons de sa venue ici, comme le lui avait demandé Laerin. Du calme, de la solitude et de l'espace. De la SOLITUDE... C'est trois mots étaient ceux qu'aurait aimé s'approprier Maeve et le dernier... Il n'était pas encore sien. Malheureusement. A cause de Laerin.

**J'aurais dû m'attendre à ce genre de sous-entendu** pensa Laerin en soupirant interieurement. Mais après tout, peut-être se serait-elle énervée et serait partie si elle ne désirait vraiment pas rester avec l'ange. Quoi que. Se serait de la susceptibilité, rien de plus, et se serait loin d'être de la subtilité. Ca sonne à peu près pareil, mais c'est très différent. Bon, alors elle ne voulait pas la voir, ou elle s'amusait avec elle comme un chat s'amuse avec une pauvre petite souris ? Difficile à dire... Mais peut-être, que tout simplement elle ne mentait pas et que ce sous-entendu n'en était pas un. Ou presque pas.

-Bien... J'avoue que j'ai un peu de mal à savoir ce que tu veux réellement... Peut être pourrai-tu me le dire simplement, parce que...

L'ange ne finit pas sa phrase. Elle aurait pu ajouter qu'elle avait la forte impression que la sylva tournait autour du pot... Ou alors, comme elle le croyais dès le début, Laerin était un jouet. Une jeune fille bien plus naïve qu'elle, très peu sûre de soi, et timide, c'était une distraction plutôt efficace.

**Tu serais pas un peu parano ?** se demanda-t-elle. Soudain, elle senti Namïya s'agiter dans sa sacoche. L'animal s'extirpa de la poche qu'il lui était consacrée et attendit que sa maîtresse la regarde pour faire gigoter son adorable bout de museau.

Avec un peu de chance, Maeve avait aperçu le petit rongeur, ainsi, elle aurait surement compris pourquoi l'Aer se parlait seule quelques minutes plus tôt, et pourquoi elle avait détourné le regard brusquement, vers quelque chose d'invisible. Laerin comprit le message que lui envoyait son compagnon très rapidement.

-Il m'arrive rarement d'oser dire cela à quelqu'un, mais sans méchanceté... J'ai peur que notre conversation ne soit pas très franche...

Namïya agita ses moustaches et resta sur le bord du sac. Discrètement, Laerin tendit sa main vers elle et l'attira dans le creux de sa paume gantée grâce à son pouvoir de télékinésie. Elle laissa alors l'animal se poser sur son cou et se mucher dans son écharpe.
Ce genre de reproche était rare chez la jeune fille, et cela ne correspondait pas vraiment à son caractère. Généralement, lorsqu'elle était énervée, elle trouvait difficilement, très difficilement les mots justes, mais il semblait qu'ici, une force... Quelque chose l'avait aidé. Pourtant, "justes" n'était pas exactement le bon terme pour Laerin. Comme à chaque fois qu'elle adressait la parole à la sylva, elle redoutait sa réponse.

Maeve ne répondit pas. Elle sentait que Laerin n'avait pas fini de lui parler, comme si celle-ci soupçonnait quelque chose. Et pourtant, Maeve ne se sentait nullement en danger. Que pourrait-elle penser ? Qu'elle ne lui disait pas tout ce qu'elle avait à lui dire. Mais bien sûr que si. Maeve c'était contentée de répondre sincèrement aux questions que la jeune fille lui avait posées. En aucun cas elle n'avait menti. Elle avait bel et bien fait un sous-entendu, mais c'était rattrapé pour éviter que celle-ci ne s'en aille. Elle avait encore des questions à poser, et elle n'allait pas lui dire de but en blanc qu'elle voulait lui poser des questions, ça manquerait de tact et de finesse. Et elle était certaine que la jeune Aer n'apprécierait pas plus qu'elle.
En aucun cas celle-ci, ne lui avait demandé si elle avait des questions, si elle avait quelque chose contre elle, ce qui n'était pas le cas. Elle n'avait donc pas menti. Et elle avait dit tout ce qu'elle avait à dire... En tous cas, c'est comme ça qu'elle le percevait.
Oh bien sûr, Laerin pourrait penser que Maeve jouait avec elle, qu'elle s'en servait comme d'un jouet mais ce n'était pas le cas, pas encore... Elle se contentait de répondre du tac au tac. Et elle n'y pouvait rien si ses réponses n'étaient pas toujours sympathique ou un peu moqueuse. C'était son caractère, et elle n'avait aucune raison de le changer, après tout, elle était très bien comme ça. Elle était même parfaite, ou presque.
En effet, elle venait de se trouver une faille puisque Laerin avait bel et bien pensé ça. Il ne fallait en aucun cas que ça arrive, surtout quand ce n'était pas tout à fait ça, en tous cas pas d'après elle. Même si tout autre personne ayant vu ses pensées auraient pensé qu'elle mentait.
Lorsqu'elle vit Laerin regarder dans son sac avant de prendre la parole, Maeve repensa au moment où elle avait parlé seul. Il y avait une souris cette fois, peut-être était-elle déjà là tout à l'heure, et peut-être même était-ce elle qui s'était douté de quelque chose. Les animaux étant plus réceptif à tout ce qui les entoure. Elle prit une inspiration et se redressa, enlevant ses mains du sol.

- Il y a des choses qui se disent avec tact et subtilité, je ne suis pas sûre que tu apprécierais tout ce que je pourrais te dire directement. Et comme je n'aime pas juger sans connaître, mes préjugés je me les gardes pour moi et je ne dis rien. Sauf si bien sûr, tu tiens à ce que je t'avoue tout ce à quoi j'ai pensé.

Si sa technique fonctionnait, elle pensait bien que Laerin ne demanderait pas ce qu'elle avait pensé. Et, de toute manière, si c'était le cas, elle lui avouerait les premiers préjugés qu'elle avait eu. Ce qu'elle détestait faire, mais si c'était pour éviter qu'on la prenne pour une menteuse... directement, ça l'arrangeait. Elle préférait avoir du crédit pendant un bon bout de temps avant d'être totalement discrédité par quelques concours de circonstances.

Laerin se sentit soulagée que Maeve ne prenne pas la mouche. Malgré ça, sa question n'avait pas étée très bien formulée. A vrai dire, Laerin n'attendait pas vraiment de la Sylva qu'elle lui dise le fond de ses pensées. Plutôt qu'elles commencent à parler avec véritée. Même si elle n'était pas très douée en prise de parole, Laerin savait quand quelqu'un disait la vérité. Pas quand quelqu'un mentait, là rien ne se passait, mais un sixième sens s'activait lorsque quelqu'un parlait avec franchise. Et là, visiblement, la jeune inconnue, enfin, encore bien inconnue, semblait ne pas raconter des salades. Il restait pourtant encore un petit problème à régler:

-Ce n'est pas vraiment ce que je désire, non... Je voudrais juste qu'à partir de maintenant, on se parle de manière plus... Plus normale par rapport à la façon dont deux personnes qui se rencontrent se parlent généralement...

Namïya semblait deçue de la réaction de sa maîtresse. La petite gerboise était pourtant persuadée que Laerin allait être un peu plus... convaincante. Ce qu'elle venait de dire était assez pathétique, et ne risquait pas de remettre Maeve à sa place comme l'aurait cru le compagnon de l'ange. Mais au moins, elle avait dit quelque chose, c'était déjà bien. Le petit animal ne se manifesta pas plus. Il resta dans l'écharpe de Laerin, et s'assoupi rapidement. La jeune Aer sentait ses tempes trembler légèrement. Le vent qui s'engouffrait en plus par la fenêtre n'arrangeait rien, sachant que nous étions en octobre, et que c'est un des mois le plus frais de l'année. Maeve, elle, ne semblait pas avoir froid. Elle semblait très à l'aise, comme toujours. L'Aer sentait le vent dans les plumes de ses ailes et dans ses cheveux. Les étoiles continuaient d'apparaître. Un oeil éguisé aurait pu reconnaitre toutes les constellations, mais Laerin n'était pas vraiment à l'astronomie.

-Bien... Alors d'ou vient-tu ? Demanda-t-elle soudainement comprenant que Maeve n'engagerait pas la conversation.

[HRP] désolée de ce RP médiocre, mais j'avait perdu le premier que j'avais fait, et je n'avait jamais le temps de continuer les autres, alors j'étais un peu... frustrée ...

Maeve haussa un sourcil. Elle ne s'était pas vraiment attendu à entendre ça, c'était plutôt surprenant mais elle aurait imaginé que la jeune Aer aurait éventuellement commencer à lui lancer une ou deux choses pour essayer de lui rabattre le caquet. Mais visiblement ce n'était pas du tous le cas et ce n'était même pas du tout dans ses intentions. Tant mieux. Elle n'avait pas envie de se fatiguer à répondre à quelqu'un de même genre qu'elle. Et en même temps, maintenant qu'elle y réfléchissait, elle n'aurait pas du s'attendre à une réplique pour essayer de la faire taire. Elles n'étaient pas pareil toutes les deux, et c'est ce qu'elle-même aurait fait dans ce cas là, il était évident que tout le monde ne fait pas la même chose, et cette Aer encore moins par rapport à elle.
Après avoir fini de parler, Laerin enchaina sur une nouvelle question. Question qui laissa perplexe Maeve, quelle importance ? Elle pouvait venir d'un peu partout, qu'est ce que cela pouvait changer pour elle ? Elle n'attachait plus aucune importance à l'endroit d'où elle provenait. Parce que là, se trouvait sa famille, et c'était cet endroit qu'elle éviterait par dessus tout. Jamais plus elle n'y retournerait, alors elle préférait oublier, ou du moins, ne pas révéler aux autres ce qu'il en était. Inutile qu'ils sachent. Elle ne faisait plus partie de "ce monde", de cet endroit. C'était fini et bel et bien fini.

- Quelle importance ? Le passé fait ce que je suis, mais je deviendrais quelqu'un grâce au présent et non au passé. Autant se contenter de celà. Ne crois-tu pas ?

Elle n'attendit pas de réponse. Ce n'était pas une question qui sous-entendait que l'interlocutrice avait quelque chose à dire. C'était de la simple réthorique. Une question d'habitude, peut-être mauvaise mais elle en doutait, qu'elle avait prise.
Elle se redressa légèrement, faisant à présent parfaitement face à LAerin. Son attitude n'avait pas vraiment changé, elle ne voyait absolument pas ce qu'elle voulait dire par "se parler de manière plus normale par rapport à la façon dont deux personnes qui se rencontrent se parlent généralement". Elle lui parlait plus qu'à n'importe quelle autre personne qu'elle avait rencontré. Et avec les autres, elle avait toujours adopté cette attitude, et elle n'avait pas l'intention de changer. Ce n'était pas comme si ça la dérangeait que les gens la fuient. Et si Laerin la fuiait, tant pis... Ca ne la gênerait pas.

- Dis moi, plutôt, quel âge as-tu ?

[Désolée c'est pas top non plus T.T]

Laerin écouta avec intention ce que lui répondait son inerlocutrice. Cette dernière n'avait pas fraiment changé ni de voix, ni de ton mais la jeune ange commençait à s'habituer et ne ressentait plus ses frissons qui n'avaient de cesse que de lui parcourir l'échine aux premiers mots. Mais lorsqu'elle entendit que le début de la phrase n'était pas celui d'un nom de ville, Laerin eut un mouvement de surcils agacé.

**Mais pourquoi les gens ne répondent jamais clairement à cette question ? Pourquoi se sentent-t-ils forcés de répondre comme si ce n'était que le passé et que c'était à oublier ? C'est pour paraître fort ? Puissant malgré les souffrances subites pendant l'enfance ? Pour toujours détourner la conversation ? Ou alors pour énerver ? C'est un nom de ville, de pays que l'on désir, pas une phrase philosophique sur le passé et les souvenirs qui y sont attribués !** pensa L'Aer.

-J'ai 18 ans, et non, je ne crois pas qu'il faut se contenter du présent. Je trouve ça même imprudent. C'est dans le passé que sont inscrits toutes nos expériences, bonnes ou mauvaises, tous nos souvenirs, bons ou mauvais, toutes nos connaissances, bonnes ou mauvaises et la justification de bien des choses que tu pourra dire sur toi. Tes goûts, la raison de ton caractère, de tes cicatrices, physiques ou mentales, la raison pour la quelle tu portes telle chose et pour laquelle tu ne portera jamais une autre... C'est mon avis, bien sur, mais je pense que ce n'est pas parceque c'est de l'histoire ancienne que le passé n'importe pas. Lui et le présent te forgent aussi bien l'un que l'autre, et tu ne sais rien de ce qui se passera plus tard. En plus, il y a des fois ou tu es obligée de te retourner vers lui. Maintenant tu sais ce que j'en pense dit-elle tout en s'asseyant, reflexe dû a ne pas vouloir passer pour quelqu'un qui a apprit un texte par coeur.

Puis elle leva les yeux une fois de plus vers Maeve et lui demanda plutôt innocemment pour ce qu'elle venait de lui dire et le ton sur lequel elle l'avait fait:

-Et toi... Tu as... ?

[Désolée, j'avais pas mal de RPs en retard (car oui, j'ai enfin trouvé un forum de RP ! ^^) alors j'ai mis du temps à te répondre!]

Elle regarda Laerin en haussant les sourcils. "Quelle gourde" pensa-t-elle. Ne pouvait-elle penser qu'il était aussi possible que Maeve avait ses raisons, qu'elle n'avait point besoin de la juger, puisqu'elle n'était pas jugeable. Laerin ne la connaissait pas, elle ne pouvait la critiquer. Il y a des choses qu'on ne veut pas oublier mais dont on ne veut pas parler au premier passant. Sauf peut être Laerin. En fait, quand Maeve y pensait, elle trouvait que Laerin devait être ce genre de fille qui raconte à peu près sa vie au premier venu. Pas Maeve. En réalité, si maintenant Laerin venait à lui poser trop de question, Maeve s'arrangerait pour s'en aller. Pas question de subir un interrogatoire sur des choses qui ne regardaient qu'elle. Après tout, Laerin n'était qu'une personne pour l'instant plus ou moins insignifiante qu'elle avait rencontré sur la route. Elle la regarda droit dans les yeux et attendit un instant comme elle aimait le faire. Généralement, le silence qui s'installait était légèrement agaçant pour l'autre. Oh, il n'y avait nulle moquerie, il y avait juste un amusement à ne rien dire. Mais, Maeve sentait qu'elle ne devait pas faire ça trop longtemps, sinon, la petite Laerin allait peut-être se mettre en colère... Ou du moins, une sorte. Alors, elle parla.

- D'abord, je vais répondre à ta question, j'ai 21 ans. Ensuite, je te ferais signaler qu'il peut y avoir différente raison pour lesquelles je ne te dis pas d'où je viens. Premièrement, je ne te connais pas. Et deuxièmement, je n'ai pas envie de parler de mon passé. Je ne l'oublie pas parce qu'il est peut être ce qui fait que je suis ce que je suis aujourd'hui, mais il n'en est pas pour autant important pour toi. Tu n'as pas besoin de savoir d'où je viens pour me connaitre, du moins pas pour le moment, crois moi, ça te sera inutile.

Maeve se releva d'un bond souple, sur ses deux pieds, elle fit un tour des yeux de la salle. Elle fit un sourire plutôt étrange vers Laerin qui, pensa Maeve, allait peut-être être surprise. Ce sourire qui montrait toutes ses dents n'étaient nullement un sourire de joie. D'ailleurs, ça n'aurait pu l'être. C'était un sourire, crispé et en même temps tellement vrai. Maeve exprimait par ce sourire une sorte de frustration et de liberté. Le contraste était énorme, mais Maeve avait l'habitude, c'était son sourire. Le sourire qui exprimait un peu ce qu'elle ressentait.

- As-tu un but, Laerin ? Est-ce que tu suis un chemin qui te mène quelque part ou bien erres-tu au hasard ?

[Désolée, c'est pas top, et en plus, je suis trèèèèès en retard T.T]

Laerin fit sûrement une grimace ridicule. Sûrement car elle n'en était pas sûre, mais sans doute que l'expression qui se lit sur un visage exprimant à la fois la désapprobation et l'incompréhension insistée devait être ridicule. C'est pourquoi elle tourna la tête vivement pour que ce rictus ne dure pas trop longtemps. Puis elle pensa, indignée:

**Je suis désolée mais c'est toi qui m'a demandé mon avis, je n'ai fait que te répondre... Maintenant, libre à toi de te vexer sans raison !**

Il était certain que si elle l'avait dit tout haut, cela aurait perpétué la conversation inutilement et même que cela l'aurait fait passer pour une jeune fille qui ne sait pas être raisonnable et dont le seul but est d'avoir le dernier mot. Ce n'était pas l'image qu'elle souhaitait donner. C'est pourquoi elle ne fit que penser à cette déclaration, essayant de se persuader qu'elle avait raison, ce qui par ailleurs n'était pas tout à fait vrai.

Après avoir longuement médité sur cela, la jeune Aera écouta la question de la fée, qui semblait briser une ambiance de haine de manière tout à fait experte, procurant encore de petits frissons dans le dos de l'ange. Lorsqu'elle eut fini, cette dernière baissa la tête. A vrai dire, la question n'avait pas vraiment de réponse. D'autant plus que Laerin avait peur d'en donner une. Ces mots l'avaient soudainement plongée dans une profonde nostalgie, des souvenirs lointains des promenades " découvertes " qu'elle faisait avec son père lorsqu'elle était petite. Chaque jour après l'école, il l'emmenait à travers des lieux totalement inconnus de lui même, et à chaque fois que la fillette faisait monter sa voix fluette et un brin inquiète à la nuit tombée, son père la regardait droit dans les yeux et lui soufflait : " C'est l'aventure Laerin, c'est l'aventure! ". Puis il lui faisait un grand sourire, accompagné d'un clin d'œil et continuait de marcher vers des cieux inconnus, pour revenir tard le soir, toujours à l'heure de manger, étrangement.
Et aujourd'hui, une Sylva lui posait cette question. Erres-tu sans but ? Est-ce le hasard ? Et bien que répondre. Oui, elle était entrée dans le château par simple curiosité, mais à la base, était sortie pour autre chose. En revanche, c'est pour ranger ses ailes qu'elle était atterrie ici, dans cette pièce, avec Maeve... Alors, oui, non ?

-Je... Suis là par hasard... La curiosité, tu sais, l'envie de visiter un endroit attirant... Tu flâne souvent par hasard toi ? demanda-t-elle comme pour lui prouver, si la réponse était oui, qu'elles pouvaient malgré tout avoir des points communs...

- Non.

La réponse avait fusée. Immédiate, sans contradiction possible. Elle n'errait pas sans but, en tous cas, pas tout à fait. Il arrivait que le hasard la fasse arriver à un endroit, mais elle ne décidait jamais de faire les choses par hasard. Si elle devait visiter un endroit, c'est qu'elle avait un but. Une raison précise pour laquelle elle devait visiter cet endroit. Elle ne ressemblait pour ainsi dire à personne. Ses points communs avec les autres étaient rares ou alors, elle évitait de les montrer à tout le monde. Elle n'était pas de ce genre de midinettes qui sautillaient partout une fois qu'elles avaient un seul point en commun. Elle était seule, indépendante, fière d'elle même et contente que personne ne lui ressemble. Et ce n'était certainement pas Laerin qui allait devenir celle qui lui ressemblerait. Toutefois, elle ne tenait pas à la faire partir. Après tout, il se pourrait bien qu'une sorte, elle précisait bien une sorte parce qu'il était hautement improbable qu'une vraie puisse se faire, d'amitié puisse naitre. Une amitié de loin. Encore une fois, elle n'était pas de ses midinettes qui se jettent aux cous les unes des autres. Elle préférait nettement dire bonjour de loin et se contenter de parler comme des adultes. Elle appaisa légèrement ses traits pour éviter d'effrayer Laerin.

- J'ai toujours un but, quoiqu'il arrive je ne vais nul part sans une raison précise. Ma vie a un but, je ne erres pas au hasard. Je ne suis pas comme ça,... Je suis différente d'à peu près tout le monde, et c'est ça qui fait ma fierté.

Elle était persuadée que Laerin se dirait qu'elle était trop fière et trop vaniteuse, mais qu'importe. Elle était comme ça, et on prenait, ou on laissait. Elle, elle se prenait entièrement. Elle ne changerait rien en elle.

Elle s'avança vers le début de la pièce et se tourna vers Laerin.

- Et si on marchait ?

Laerin sentit comme un grand vide se faire dans son cœur. Une seconde plus tôt, elle ressentait colère, susceptibilité et admiration, tout ça combiné en la même personne, mais soudain, ces sentiments se dissipèrent. Sans doute étais-ce la réponse de Maeve qui avait produit cet effet, en tout les cas, Laerin avait comme l'impression qu'une dispute venait de se régler, qu'une réponse indispensable venait d'être donnée, qu'un mauvais moment venait de passer. Une sorte de grand soulagement... Tout ça pour... Pour rien. Sans raison, l'ange s'était sentie beaucoup plus légère. Alors que rien de spécial ne s'était passé, bien au contraire. La jeune fille espérait pouvoir lancer fièrement "Tu vois, au fond on se ressemble un petit peu ! " - enfin, pas comme ça, mais au moins elle aurait pu le prétendre - mais son souhait ne fut pas exaucé. Et malgré ça, elle se sentait parfaitement soulagée. C'était étrange, très étrange, mais le ton qu'avait pris Maeve semblait plus serein, moins de défi sévissait dans sa voix, c'est bel et bien se que perçu l'Aera. Alors, bien que la réponse fut négative, le fait qu'elle s'explique, qu'elle argumente libéra Laerin d'un poids, celui de penser que la Sylva disait et faisait tout pour lui montrer qu'elles étaient différentes. Bien que c'était encore le cas. L'ange était donc apaisée. Elle écouta alors les paroles de son interlocutrice puis laissa un court silence prendre place. Ses lèvres dirent alors avec calme et sincérité:

-D'accord, marchons...Puis elle se releva et rejoignit Maeve.

[HRP: Désolée, c'est court mais l'inspiration s'est tirée sans moi !]

[Bon, ben, c'est toujours la même rengaine... Désolée T.T]

Maeve avait attendu que Laerin la rejoigne ainsi elles pouvaient marcher toutes deux côtes à côtes. Parce qu'il faut bien faire la différence, Maeve ne se pense pas supérieur aux autres, elle est juste très fière de ce qu'elle est mais jamais elle ne dira à quelqu'un qui ne l'a pas cherché qu'il est moins important qu'elle. Ainsi, pour elle Laerin était tout aussi importante qu'elle même, raison pour laquelle elle continuait à lui parler, d'ailleurs.
Elles marchaient pour l'instant en silence, mais Maeve avait décidé que celui-ci ne pouvait durer indéfiniment. Oui, elle se plaisait dans le silence. Oui, elle aimait le calme. Non, elle n'aimait pas spécialement parler. Mais elle sentait que si elle ne disait pas quelque chose, Laerin allait sortir quelque chose, comme une question, qui ne serait peut-être pas agréable pour la jeune Sylva... Et la réponse ne serait peut-être pas agréable pour l'Aer. A peu près comme à chaque fois en ce moment puisque celle-ci se faisait souvent rembarée.

- Pourquoi es-tu venue ici ? Tu aurais pu rester chez toi, tranquillement, à vivre ta petite vie, mais tu es venue... Pourquoi ?

Maeve sentait que la question allait lui être retournée, sans doute, mais elle avait déjà sa réponse toute préparée. En réalité, depuis qu'elle avait décidé de venir elle s'attendait à ce qu'on lui pose cette question de temps à autres. Et sa réponse serait toujours la même, au mot près... Enfin, autant que possible. Sauf si quelqu'un arrivait à obtenir la réponse véritable, mais ça, ça ne risquait pas d'arriver.

[En plus c'est nul, désolée T.T]

Laerin marchait tranquillement à côté de Maeve, silencieuse mais souriante, repensant à la discussion longue et assez hargneuse qu'elle venait d'avoir. Pourtant, elle était heureuse de rencontrer une personne différente. Jusqu'à ce jour, presque que des Aers s'étaient montrés à elle et toujours rencontrer des gens comme soi, à la longue, c'est agaçant. Alors faire connaissance avec une Sylva, cela lui plaisait beaucoup. Bien que ce ne soit pas vraiment des gens particullièrement amicaux, elle était très curieuse d'en connaître un un jour. Les deux jeunes femmes venaient tout juste de sortir de la pièce lorsque Maeve interrogea sa camarade. Elle pensait donc que Laerin avait une petite vie tranquille. Elle ne se trompait pas tout à fait, mais n'avait pas non plus entièrement raison. L'ange vivait seule, dans sa petite hutte au village des Aers, encore en déménagement puisqu'elle venait d'arriver et devait y placer encore un certain nombre de choses. Elle était heureuse là bas, mais la vie y était légèrement monotone. On voit toujours les mêmes gens, toujours les mêmes maisons. C'est pourquoi Laerin avait pour habitude de la quitter chaque matin pour aller se promener en descendant sur le Chomor et en vagabondant un peu partout. Parfois même, elle n'y revenait pas pendant plusieurs jours, ce qui la forçait à dormir dans des auberges, ou même dehors. Alors une vie heureuse, certes, parcequ'elle faisait tout ce qu'elle veut, mais tranquille, non. La jeune fille était en mouvement constant à travers les plaines, et ne restait jamais chez elle bien longtemps. Alors, la question de Maeve prit soudain une tournure de reproche. Après tout, depuis tout à l'heure, c'était un peu le cas de toutes les questions qu'elle lui posait et tout laissait penser à l'Aera qu'elle avait quelque chose derrière la tête. Elle répondit alors avec le plus de naturel possible, en regardant le sol:

-Ma vie n'est pas petite et tranquille... Je bouge tout le temps, je ne vais jamais aux mêmes endroits. Aujourd'hui, c'est tombé sur ce château. Et sur toi.
Je suppose que tu n'es pas non plus du genre à rester confinée chez toi sans rien faire... L'histoire des Fondateurs t'interesse ? demanda-t-elle en se tournant vers son interlocutrice.

Maeve était un peu surprise par la réponse de Laerin. Visiblement, elle n'avait pas compris la question comme Maeve l'entendait. Tant pis. Elle n'avait pas envie de lui reposer la question, et au fond, celle-ci pouvait être tout aussi intéressante. Parce que la réponse de Maeve ne nécéssitait aucune cachoterie et parce que cette question n'était pas gênante. Aucun repproche de plus dans cette question, même si Maeve ignorait que c'était ce qu'avait ressenti Laerin. Elle prit toute fois le temps de réfléchir à sa réponse, pas comme elle l'aurait fait pour la question qu'elle avait posé à Laerin. Là, elle aurait répondu de suite, à la limite, Laerin n'aurait pas eu le temps de lui retourner la question qu'elle lui aurait déjà répondu. Histoire que ça soit fait, qu'elle ne lui pose plus de questions à ce sujet. Elle était douée pour mentir, mais il se pouvait qu'elle laisse passer une contradiction ou l'autre. Une réponse véridicte serait peut-être préférable mais non. Maeve ne lui dirait pas la vérité. De toute façon, elle ne la lui demandait pas puisque c'était à une autre question qu'elle devait répondre. Et pour celle là, effectivement, elle ne mentirait pas.

- En effet, je n'aime pas rester chez moi à ne rien faire. A quoi bon ? Je ne comprendrais pas tout ce qu'il se passe dehors ! Sur ce point, je suis un peu comme toi, je ne vais pas toujours aux mêmes endroits, sauf si, par exemple, je souhaite m'entraîner chaque jour et que je me trouve un coin tranquille... Pas ici en tous cas, il y a trop de monde pour véritablement s'entraîner.

Elle avait fait un effort, elle avait admit que sur un point elle ressemblait un peu à Laerin. Mais elle avait tout de même un peu hésiter avant de le dire. Elle n'aimait pas ressembler aux autres, et pourtant, il était impossible de ne pas y ressembler.

La conversation semblait beaucoup plus calme. Une question, une réponse, une question une réponse. Des questions véritables. Des réponses sincères. C'est bel et bien ce qui rassurait l'ange en ce moment. Plus de jeu, de sourires mesquins, rien que des paroles naturelles. Maintenant, les réponses de Maeve n'ettonaient plus Laerin. De toute façon, elle ne pouvait s'attendre à rien, sous peine d'être terriblement déçue et de ne plus avoir confiance en elle. Alors vallait mieux ne rien supposer pour ne pas être étonnée.
L'Aera écoutait la voix de Maeve tranquillement. Les deux jeunes filles traversaient à présent un long couloir empli de courants d'air et totalement vide. Mais la jeune fille sembla surprise de la dernière reflexion de la Sylva. "Trop de monde" ? Ici ? Laerin n'était pas d'accord. Au contraire, elle trouvait ça plutôt désert pour des salles d'entraînement ouvertes en pleine periode de guerre. Depuis son arrivée, elle n'avait croisé que quatre ou cinq personnes, pas plus. Mais peut être que Maeve en avait vu plus. Peu être qu'elle n'aimait vraiment pas les autres et que quatre ou cinq personnes, pour elle, c'était déjà trop. Laerin ne réagit pourtant pas pendant un bout de temps. Discuter sur la population du château n'allait sûrement pas lui apporter beaucoup. Elle haussa les épaules alors machinalement et attendit qu'elles pénètrent dans une nouvelle salle. Dès la voute franchie, elle demanda à Maeve sans prêter attention aux deux hommes qui battaient le fer au fond de la pièce:

- Tu es sur le Chomor depuis longtemps ? Moi je trouve ça plutôt agréable pour une planète mangée par le conflit...

[Désolée, c'est pas super, mais j'ai du mal à trouver de l'inspiration en ce moment...]

Maeve eut un léger rire... Oh non, pas un rire franc comme toute personne normale rigolerait, non, Maeve ne sait et n'a jamais su rire comme ça. Plutôt un rire glacial, pour faire comprendre à Laerin que sa remarque l'amusait et en même temps, la pauvre Aera devait plutôt être refroidie par ce rire. Du moins, c'est ce que MAeve pensa. Mais de toute façon, tant pis. Elle n'était pas responsable, après tout, si Laerin était glacée par son rire, si elle ne supportait pas ses réflexions, ses remarques glaciales incessantes, et bien, Laerin ne chercherait pas à revoir Maeve, ce qui la laissait indifférente.
Son "rire" ne dura pas très longtemps et elle reprit très vite ses esprits. Pour ainsi dire, une fois qu'elle eut fini de rire elle pu parler normalement. Or, une personne normalement constituée doit d'abord reprendre ses esprits avant de s'exprimer correctement. Enfin, quand on rit pour de vraie.

- Non, je ne suis pas là depuis très longtemps, pour ne pas dire depuis peu de temps. Pour l'instant, je trouve ça calme, mais c'est sans doute parce que je n'ai pas encore eu l'occasion de savoir tout ce qu'il se passe réellement.

Parce qu'en effet, Maeve était persuadée qu'il y avait nombre choses qu'on ignorait et qui, pourtant, étaient bel et bien en marche. Camouflée, dissimulée derrière des façades, sans doute se passait-il des choses dont elle et Laerin ignorait tout.

- Tu es là depuis combien de temps pour t'être fait cet avis ?

[Oui, je sais, désolée T.T]

[HRP: On est les reines du désastre !^^ J'ai pas eu beaucoup de temps, encore moins pour relire! ^^]

Laerin se calma. Souffla interieurement, ne cessa de se répeter qu'une personne comme Maeve était toujours en train de taquiner, qu'il fallait s'habituer, et qu'elle n'était sûrement pas tombée sur la pire d'entre tous les Sylvas, ce qui était une chance. Le petit rire glacial de cette dernière venait de faire faire un choc thermique à l'Aera. Elle sentait de petit frissons parcourir son dos à toute vitesse, sa peau se figer de froid et au plus profond d'elle même, elle se sentait bouillir, bouillonner, pas de colère, mais de lassitude à l'affronter. Pourtant, ce petit phénomène qui parfois peut coûter la vie à celui qui le ressent ne fut même pas succedé de paroles. Elle se contenta de se rassurer et de se taire. Puis Maeve répondit, sagement comme d'habitude. Ensuite, comme dans tout dialogue qui se respecte, elle posa une autre question. Les deux jeunes filles s'étaioent arrêtées. Laerin fixait les hommes du fond sans y prêter attention. Les yeux dans le vagues mais fixés sur leur membres qui s'agitaient avec rapidité. Comme quelqu'un qui suit des gestes sans les suivre. Qui après se retourne vers son interlocuteur comme si de rien n'était et s'excuse de ne pas l'avoir écouté. Sauf que là, l'ange écoutait Maeve. Elle n'avait juste pas envie de la regarder dans les yeux. Elle détacha alors peu à peu son regard des inconnus et vint le poser sur Namïya. Elle murmura alors sans vraie conviction:

- Plusieurs mois, un ou deux, j'ai vu un peu du pays et tout semblait relativement calme alors c'est ce que j'en pense désormais. Mais j'ai peut être tord.

- Le problème d'un endroit vaste, c'est qu'il peut paraitre calme ou agité selon l'endroit où on va... Alors, à mon avis, il faut attendre et explorer tout, voir comment tout évolue et savoir ce qu'il se passe en cachette pour avoir un véritable opinion.

Fait surprenant, Maeve avait parlé presque normalement. Enfin, normalement pour toute personne normalement constituée. Pas pour elle, en fait. Elle trouvait même ça anormale la façon dont elle avait parlé et avait haussé les sourcils, comme si il y avait quelque chose qui clochait. C'était sans doute le fait de fréquenter quelqu'un qui parlait "normalement" qui avait fait cette... réaction, dirons nous. Elle eut un léger sourire carnassier de nouveau, son sourire, et tourna la tête vers Laerin. Elle avança en passant juste à côté d'elle lui donna un petit coup d'épaule.

- Tu commences à déteindre sur moi tu sais ? Ca me plait absolument pas, mais tant pis... Tu viens ?

Elle appréciait la présence de Laerin... A court termes. Elle pensait que supporter celle ci à long termes ne seraient pas dans ses capacités. Impossible. Alors elle allait encore rester avec un, mais pas pour des lustres, juste histoire d'apprendre ce que Laerin savait, et puis, peut-être qu'elle allait par la suite la revoir, mais de nouveau, pendant de bref instants, histoire de ne pas trop être étouffée par l'Aera. Surtout que Maeve est vite étouffée... Elle faisait déjà un effort pour parler avec Laerin, il ne fallait pas lui en demander trop non plus.

[Pas (trop) de retard mais... C'est pourri, désolée T.T]

Laerin ne su pas vraiment quoi penser de cette reflexion de Maeve. Si elle s'en plaignait, c'est qu'elle n'aimait pas son caractère, bien que ça, elle l'avait compris depuis longtemps. L'Aera resta perplexe pendant un moment, se demandant ce que pouvait bien penser la Sylva elle-même au même moment. Après tout, toutes deux étaient de carcatères opposés, et n'étaient pas compatibles. Alors que chacune d'elles ait envie de rester avec l'autre par curiosité était finalement la seule explication au fait qu'elles demeurait ensembles, persuadées aussi bien l'une que l'autre que ça n'allait pas durer plus longtemps. L'ange se contenta de cela et la suivit. Elle pensa d'abord répondre aussi sèchement que possible " la gentillesse est une qualité je te rappelles... ", mais elle savait que si elle le disait, Maeve aurait fait mouche et que de toute façon, cette dernière avait fait ça par taquinerie et n'était pas sérieuse. Enfin, si, elle était sérieuse mais elle savait très bien que ce qu'elle venait de dire était finalement un peu absurde, et c'était pour ça que c'était humoristique. Dans un sens. Laerin se torturait l'esprit à essayer de s'expliquer à elle même quelque chose qu'elle avait très bien compris. C'était une sorte de skysophrénie en fait, ou une simple envie d'afiner ses dons d'orateur en tournant correctement une phrase s'expliquant une chose déjà sûe donc tout à fait inutilement. En fait, c'était n'importe quoi. Laerin était partie comme un cheval qui s'embale et galope a toute vitesse, effayé. Elle s'était envolée on ne sait ou, oubliant Maeve. Elle se reprit bien vite, reposant les pieds sur terre, réveillée par le son des armes qui se croisaient au fond de la salle. Elle suivait encore Maeve sans s'en rendre compte. Elle demanda finalement pour perpétuer la conversation:

- On t'as déjà parlé du recrutement que font les Fondateurs pour grossir les rangs du front ? Moi j'éspère qu'il ne vont pas en refaire, vu la haine qu'ils ont tous les uns envers les autres, ils seraient bien capables de tous nous envoyer exterminer les clans adverses... Enfin, moi je dit ça, mais je suis une Aera, mon peuple est le plus pacifiste alors à mon avis, tu n'as pas du tout le même point de vue... Je me trompe ?

Son ton semblait réellement inquiet. D'autant qu'elle se rendit compte un peu après que lançer un sujet de discussion sur la guerre avec un autre clan était vraiment, vraiment la pire des bourdes à commettre.

[HRP: Ah bah nan, en fait j'ai rien à dire, c'est l'habitude ^^]